Bilan du projet NATTUR : résultats, enseignements et perspectives

Après 4 ans de partenariat et de coopération, il est temps de tirer un premier bilan des actions menées par les partenaires.

Le projet NATTUR a donné lieu à de multiples et belles actions : formations, observation du tourisme, études des relations entre les résidents et les touristes notamment. Il a aussi permis d’aller plus loin sur des activités de pleine nature comme l’escalade ou le vélo.

Le Chemin des Bonhommes constitue un élément structurant et phare de NATTUR. Pour la première fois, le Chemin a été vu comme « un tout », ce qui a permis de faire un diagnostic global et de mener des actions concrètes et coordonnées en vue de sa valorisation.

De belles réussites grâce aux financements 

Les financements du projet NATTUR ont été déterminants dans la mise en place et la réussite des actions. Sans eux, la quasi-totalité des actions menées n’auraient pas vu le jour. L’exemple le plus significatif est le diagnostic réalisé sur le Chemin des Bonhommes. En effet, son essence étant transfrontalière par nature, l’étude ne pouvait être réalisée qu’avec l’ensemble des parties prenantes de chaque côté des Pyrénées.

La coopération a permis de mieux comprendre l’observation du tourisme de part et d’autre des Pyrénées et de concevoir un prototype d’observatoire numérique. Aujourd’hui, de nouveaux challenges restent à relever par exemple dans l’harmonisation des données entre nos deux pays. Cela serait impossible sans la coopération et le cadre qu’offrent les projets Interreg.

Autre réussite du projet, les échanges sur les bonnes pratiques et la formation : sur les façons de travailler, sur les outils d’accompagnement d’un point de vue méthodologique ou les actions futures à mettre en œuvre. Ainsi, en s’inspirant des bonnes pratiques de chaque côté de la frontière, les partenaires ont aussi pris le virage de nouvelles actions : le vélo ou l’escalade par exemple. Des bases de travail ont ainsi été posées et devront être poursuivies individuellement ou collectivement.

Enfin, des actions de plus grande envergure, ont pu être menées sur certains sujets, grâce à la coopération. L’exemple le plus parlant est le travail iconographique et la promotion réalisés conjointement par l’Agència de Desenvolupament del Berguedà et l’Agence Départementale du Tourisme Ariège Pyrénées sur le Chemin des Bonhommes.

Une coopération effective allant au-delà du partenariat interne au projet

Les partenaires s’accordent sur le fait que le projet NATTUR a renforcé les liens préexistants, et a développé de nouvelles collaborations et en particulier, « grâce » à la situation de pandémie que nous avons traversée. On observe principalement que les professionnels travaillant sur les mêmes problématiques mais sur un territoire différent ont bien collaboré de chaque côté de la frontière. En effet, par exemple, les universités de Girona et l’ISTHIA ont travaillé sur les questions de l’observation en associant les autres partenaires à la réflexion, tandis que l’Agence Départementale du Tourisme Ariège Pyrénées et l’Agència de Desenvolupament del Berguedà, et le Conseil Départemental de l’Ariège, ont coopéré sur le Chemin des Bonhommes et les actions de promotion, leur permettant ainsi de faire des économies d’échelles.

Grâce à NATTUR, la coopération va plus loin que la seule coopération interne au projet. En effet, il a aussi permis de faire émerger de nouvelles collaborations comme avec le Comité Régional du Tourisme de Loisirs Occitanie et l’Agence des Pyrénées. Autre point notable, grâce aux professionnels du tourismes (ADB et ADT), les universités ont pu rencontrer et travailler avec les professionnels du secteur touristique créant ainsi des liens de partenariat.

Les acteurs soulignent également de belles coopérations avec les partenaires associés : côté ADT avec l’Agence de Développement Touristique de l’Aude, côté catalan avec le Consell Comarcal de la Cerdanya, Consell Comarcal de l’Alt Empordà, Consell Comarcal del Baix Empordà, Intermunicipal de la vallée de Caprodon.

La coopération NATTUR, une adaptation constante au contexte sanitaire

Face à ces conclusions, on ne peut pas oublier le contexte de pandémie et les différents confinements pendant lesquels s’est déroulée la majorité du projet NATTUR.

Comme, pour la majorité des projets de coopération, la situation sanitaire a eu des impacts sur chacun des acteurs individuellement dans la mise en œuvre des actions. Elle a également freiné les rencontres physiques, fait d’autant plus marquant qu’il s’agit d’une coopération transfrontalière dans un temps où les déplacements étaient limités, voire parfois interdits.

Le constat est clair, le projet aurait été différent si la pandémie de COVID 19 n’avait pas eu lieu. Cependant, elle a aussi eu des impacts positifs insoupçonnés.

En réinventant les méthodes de travail et de partenariat et en faisant preuve d’une nécessaire adaptation liée au contexte sanitaire, les partenaires ont réalisé des actions de promotion différentes telles que le recours à des blogueurs en lieu et place de la participation aux salons.

Par certains côtés, la crise sanitaire a permis un meilleur rassemblement des partenaires, qui ont pu prendre le temps de travailler ensemble, en profitant des périodes de confinement pour prendre du recul sur le monde de la randonnée, et en réfléchissant ensemble aux impacts de la situation sur les flux touristiques et la façon de les gérer.

En conclusion, malgré une période difficile, les partenaires ont su rebondir et les actions prévues ont pu être menées ou ont été adaptées pour prendre en compte le contexte.  

Et la suite, quels enseignements pour NATTUR ?

Le projet a montré toute l’importance de l’observation du tourisme qui permet de comprendre les retombées du tourisme sur un territoire afin d’éclairer la prise de décisions sur la base de données concrètes. Les territoires ont pris conscience du besoin d’anticiper pour mieux gérer la fréquentation. Cela a été encore plus marqué après les confinements.

En effet, la crise sanitaire a aussi eu comme effet de révéler des problématiques autour du partage des espaces et de la conciliation des usages. Face aux pics de fréquentation, par exemple, les réactions ont été différentes de chaque côté de la frontière, il est important de travailler ensemble afin de comprendre pourquoi face à une même problématique, les réactions des territoires ont été si variables.

Les partenaires ont de nombreux défis à relever pour pérenniser le projet :

  • Garder les espaces et les canaux de discussions, initiés pendant NATTUR, ouverts.
  • Structurer la donnée de part et d’autre de la frontière pour pouvoir procéder à des analyses et mettre en place des actions coordonnées.

Enfin, le projet NATTUR organise le 24 mai un séminaire de clôture auquel seront conviés les partenaires, les institutions, les professionnels du tourisme et la presse afin de présenter et échanger sur les résultats et les enseignements de ce projet de coopération.