Observation touristique : et si nous changions de point de vue ?

Qu’il s’agisse de mesurer le nombre d’hébergements marchands ou de décompter les entrées d’une activité de loisirs, l’observation touristique telle qu’elle est pensée actuellement donne une vision très parcellaire du tourisme sur un territoire.

Avec l’Observatoire NATTUR, nous avons souhaité faire un pas de côté avec ce qui se pratique actuellement, afin de sortir de la simple observation quantitative des activités marchandes pour tenter de comprendre comment l’économie touristique au sens large résonne sur le territoire. Ainsi, nous observons de manière plus transversale le tourisme et son intégration sur un territoire donné, en lui donnant hauteur et perspectives.

Une boulangerie dans un village de quelques centaines d’âmes n’est pas directement liée au tourisme. Pourtant, elle peut dégager un chiffre d’affaires important et donc « tourner » grâce à une forte activité touristique– comme par exemple un chemin de randonnée avec des randonneurs qui passent acheter des sandwichs et des boissons.

Un maçon qui rénove des résidences secondaires et qui ne pourrait pas vivre de son activité si les logements étaient vacants sur un territoire peu touristique.

Voici deux exemples explicites des informations que veut aller chercher l’Observatoire NATTUR. En allant plus loin que la « simple » observation de l’activité touristique, il cherche à comprendre la place de l’activité touristique sur le territoire. On renverse le paradigme en cherchant à observer non pas l’activité mais le territoire sur lequel le tourisme se développe.

D’où viennent les données ?

Alimentée par des bases de données en open data (principalement celles de l’INSEE, du SIREN et de l’INPN), l’Observatoire NATTUR compile des données utiles pour comprendre le territoire.

Les équipes de l’ISTHIA ont sélectionné les données sur la base de 2 critères :

  • Des données pertinentes pour répondre à la question : « Quelle place le tourisme occupe-t-il sur le territoire ? »
  • Des données disponibles à l’échelle la plus fine : l’échelle communale. En effet, certaines données pouvaient être intéressantes mais sont disponibles uniquement à l’échelle départementale, ne permettant pas d’avoir une analyse précise de l’influence d’un chemin de randonnée ou d’une activité locale de pleine nature comme un spot d’escalade.
    • Une remarque importante néanmoins : dans le cadre du Chemin des Bonhommes nous arrêtons l’analyse à la frontière car les structures des bases de données ne sont pas constituées de la même manière et les échelles territoriales ne sont pas les mêmes. Cependant, techniquement il est possible de rentrer les données manuellement et d’exploiter l’Observatoire NATTUR sur l’intégralité de l’itinéraire.

Comment fonctionne l’observatoire ?

Nous l’avons souhaité simple et visuel. C’est pourquoi il est toujours organisé de la même manière :

  • Une carte (avec un code couleurs) délimitant les communes traversées par l’itinéraire de randonnée étudié
  • Des indications sur les points clefs des données globales (hébergement ; logement ; population ; emploi …)
  • Des états des lieux par thématique

L’ambition n’est pas de noyer les utilisateurs sous la donnée mais de sélectionner des données et les rendre visuellement parlantes afin de pouvoir prendre des décisions et comprendre de manière plus globale sur un territoire touristique.

Qui va utiliser l’Observatoire ?

Cet Observatoire a été pensé pour être utilisé à la fois par les techniciens pour créer des études fines sur leur terrain, mais aussi par des élus afin qu’ils puissent prendre des décisions qui pourront elles-mêmes influer sur leur dynamique territoriale.

Et la suite ?

Accessible en ligne, l’Observatoire sera présenté courant juin lors d’une journée séminaire afin de recevoir les premiers retours des partenaires sur l’outil.

A terme cet outil-là va intégrer la plateforme TA2D qui regroupe l’ensemble des outils numériques que nous avons développés dans des projets antérieurs( ?). Une fois qu’ils sont intégrés à cette plateforme, les outils continuent d’être développés au fil de l’eau.